La Linotype
une révolution mécanique dans l'histoire de l'imprimerie
Histoire, création et inventeur
La Linotype voit le jour en 1884, grâce à l’ingéniosité d’un inventeur germano-américain : Ottmar Mergenthaler. Originaire d'Allemagne, Mergenthaler s’installe aux États-Unis et développe une machine qui allait transformer radicalement la composition typographique. Son invention fut qualifiée par Thomas Edison de « huitième merveille du monde ».
Le premier modèle opérationnel est installé au New York Tribune en 1886, marquant le début d'une nouvelle ère pour l'industrie de l’imprimerie.
Évolution de la Linotype au cours de son utilisation
Initialement très mécanique, la Linotype ne cessera d’évoluer durant les décennies suivantes.
Dès les années 1890, des améliorations sont apportées pour rendre la machine plus fiable et rapide.
Au fil du XXe siècle, elle intègre des dispositifs électriques puis électroniques, jusqu’à l’apparition des modèles semi-automatisés dans les années 1950.
Pourtant, son déclin commencera dans les années 1970 avec l’essor de la photocomposition.
Son utilisation à travers le monde et son apport révolutionnaire à l’imprimerie
La Linotype s’impose rapidement dans les imprimeries du monde entier, en particulier dans la presse quotidienne.
Elle permet pour la première fois de composer des lignes entières de texte (d'où son nom : line-o-type), réduisant considérablement le temps de composition par rapport à la typographie manuelle.
Son efficacité révolutionne la chaîne de production des journaux, des livres, des affiches.
En moins de dix ans, elle remplace des milliers d’ouvriers compositeurs et devient un pilier de l’industrialisation de l’imprimerie.
Son principe de fonctionnement, partie par partie
La Linotype repose sur un principe simple mais ingénieux : composer une ligne de texte en une seule opération mécanique. Voici ses principales parties :
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Clavier : L’opérateur tape le texte, chaque touche correspondant à une matrice (moule d’une lettre).
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Magasin : Contient les matrices classées par caractères et styles.
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Ascenseur à matrices : Amène les matrices sélectionnées vers la ligne de composition.
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Moule de ligne : Regroupe toutes les matrices d'une ligne.
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Creuset : Une fois la ligne complète, il injecte du métal fondu (généralement un alliage de plomb) pour former une ligne-bloc (slug).
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Éjecteur : Expulse la ligne fondue vers le plateau d’assemblage.
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Redistribution : Les matrices sont renvoyées automatiquement dans le magasin pour être réutilisées.
Le système de redistribution et le codage des matrices
Chaque matrice est munie d’un codage en relief unique à sa partie supérieure.
Lors du processus de redistribution, une barre de lecture appelée sélecteur lit ce code, ce qui permet à la matrice d’être redirigée précisément vers son canal d’origine dans le magasin.
Ce système mécanique repose sur un alignement parfait et une mécanique de précision remarquable pour l’époque, assurant une rapidité et une exactitude de recyclage qui ont contribué à la longévité de la machine.
Conclusion : une machine qui mérite d’être redécouverte
La Linotype n’est pas seulement une prouesse technique, c’est un témoin d’un tournant majeur de l’histoire de l’imprimerie. Elle incarne l’union entre ingénierie et diffusion de la pensée humaine, et a permis l’essor de la presse moderne.
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La Linotype est visible au Musée de l’Imprimerie Ancienne de Blain. Venez découvrir comment une telle machine a transformé notre manière de lire et de transmettre les idées !